Droles de Nouvelles

Les aventures de Pouic-Pouic le pingouin asthmatique

                            Aussi appelées :

« J’ai pas trouvé plus con comme titre, on fera avec »

13h30 du matin, dans la petite ville de Los Demonos.

La lueur blafarde d’un vieux néon usé par le temps éclaire le visage sombre de notre héros Pouic-Pouic. Face à lui se trouve un homme d’une cinquantaine d’années, les joues creusées, le regard torve, et la moustache frétillante.

L’homme s’incline légèrement sur le vieux fauteuil usé par le temps que Pouic-Pouic met à la disposition de ses clients. Il se gratte le menton, lâche un discret prout malodorant, et s’adresse à notre courageux héros en tirant une latte sur son cigare en papier mâché :

- Pouic-Pouic aidez moi ! Vous êtes mon dernier espoir !

- Je sais mon vieux fit Pouic-Pouic. J’ai l’habitude. Racontez-moi tout mais par pitié, prenez un chewing-gum Emile !

- Je m’appelle Gontran !

- Peu importe Maurice ! Reprenons : vous pensez que votre femme vous trompe avec le facteur ! Qu’est ce qui vous fait penser une chose pareille ?

- A vrai dire c’est l’instinct, et aussi parce que c’est un vieux cliché et que j’avais pas envie de me casser la tète avec une intrigue en béton.

- J’en suis fort aise Rémi. Je m’attaque à votre affaire tout de suite. Ce sera 5000 dollars canadiens d’avance, et 400 francs suisses dès que j’aurai liquidé la cible…

- Mais je ne veux tuer personne !

- Bordel et le quota de violence dans tout ça ?? Vous me faites passer pour un baltringue auprès du lectorat Jean-Jacques ! Pour la peine, je vais aller me taper une pingouine, on aura au moins une scène de sexe gratuite et totalement déplacée !

Sur ces belles paroles, Pouic-Pouic fit sortir Hector de son bureau et se versa une bonne rasade d’un vieux whisky usé par le temps. Il se rappelait avec émotion du jour ou il avait dit à son père qu’il lutterait pour la justice et deviendrait détective privé.

Hélas, il avait vite déchanté quand il eut comprit que son travail consisterait principalement à s’occuper d’affaires d’adultères et autres pingouineries peu excitantes.

« Monde de merde ! fit Pouic-Pouic dans un râle.

Bon la critique sociale ça c’est fait… allez en route le travail m’attend !! »

Deux heures plus tard, dans un vieux jazz-bar usé par le temps.

Pouic-Pouic sirotait un thé glacé au munster tout en jouant une mélodie au piano quand soudain une ravissante serveuse vint secouer ses longues mèches blondes devant son bec.

 Leur regard se croisa et Pouic-Pouic fit dans un murmure :

- Alors, ou est-il ? 

- Désolé Pouic-Pouic, votre contact ne n’est pas montré aujourd’hui ! Peut-être est il encore dans sa planque, à l’opposé de la ville !

- Aussi loin qu’il le faut, j’irai trouver au bout le contact ! 

- Si jamais je le croise avant, voulez vous que je lui dise quelque chose ?

- En effet je serais ravi que mon amie la blonde de choc propage le message ! Dites lui qu’il doit se renseigner sur une certaine madame Ledoux ! Et aussi qu’il arrête de me prendre pour Danny de Vito !!

- Ce sera fait ! Au fait Pouic-Pouic tant qu’à jouer du piano, vous ne pourriez pas changer de note un peu? Vous êtes sur le sol depuis maintenant deux heures !

- De toutes façons, je dois y aller et puis le temps se gâte. Je quitte le sol, l’orage se prépare !

Peu après, dans une ruelle sombre de Los Demonos.

Pouic-Pouic tentait de se frayer un passage entre les macs et les dealers qui entravaient son chemin, celui d’un quartier si resplendissant du temps de sa jeunesse…

Diantre quelle décadence ! Quel gâchis !

En effet Pouic-Pouic se remémorait avec nostalgie du temps ou son père l’y accompagnait, quand les putes étaient encore fraiches et que la drogue y était de bien meilleure qualité.

Mais l’heure n’était pas aux souvenirs. Le contact n’était toujours pas en vue.

Soudain, Pouic-Pouic trébucha sur une bouteille de gin dont il reconnut tout de suite la marque en se relevant. Bon sang ! Et si c’était…

- 001 ! C’est toi vieille canaille (usée par le temps) ?

Sous les yeux ébahis de Pouic-Pouic, un vieil homme en imper moisi trainait à même le sol,

le regard perdu, l’haleine fétide, et le pubis taillé en trèfle à quatre-feuilles.

- Pouic-Pouic ? Bon sang, pourquoi a-t-il fallu que tu viennes me chercher ? Je ne suis plus que l’ombre de moi-même !

- Voyons que dis-tu mon cher ami hermaphrodite ! Tu es resplendissant comme toujours ! Ton épilation est parfaite !

- Non je veux dire, tu vois ce type là-bas, il s’appelle MoiMeme et il me paie pour faire son ombre, il n’en a pas et ça le complexe !

- Euh certes… tu ne travailles donc plus pour moi ! Tu aurais pu me prévenir ou même m’appeler !

- J’aurais bien voulu mais j’ai un forfait bloqué et j’ai dépensé mes derniers crédits pour appeler ta tante sur le téléphone rose ! Quelle coquine dis donc !

- M’en parle pas, en plus quand c’est moi qui appelle elle me fait moitié prix !

Ahahahahahah non je plaisante bien sur !!!

C’est gratuit. Bref, revenons à nos pingouins.

J’ai besoin d’un nouveau contact. Tu peux me conseiller quelqu’un ?

- Mh eh bien je connais un phoque très compétent. Il s’appelle Youri Tipopovitch, enfin pour les intimes c’est « You ». Dis lui que tu viens de ma part et appelle le par son petit nom !

Peu après après, dans une nouvelle ruelle sombre de Los Demonos.

Pouic-Pouic martèle une vieille porte usée par le temps quand enfin un individu d’une masse corporelle impressionnante vient lui ouvrir.

- Phoque « You » ?

- You’re dead, son of a pingouine !

L’animal se jette sur Pouic-Pouic qui a à peine le temps de répliquer en lui faisant un mawashi-geri d’une rare finesse. Youri s’effondre à terre tandis que Pouic-Pouic tente de se justifier tout en allumant un cigare en pate à modeler.

- Je ne voulais pas t’offenser Youri ! C’est 001 qui m’envoie, j’ai besoin de toi sur une affaire d’adultère ! Tu connais une certaine madame Ledoux ?

Youri se relève péniblement et réplique alors dans un rire franc et tonitruant :

- Madame Ledoux ? Bien sur, on a baisé comme des lapins toute la nuit !

- Comme des phoques tu veux dire ? A ce propos, je croyais que vous étiez tous homosexuels ?

- C’est une couverture, les filles nous approchent plus facilement !

- Oui je vois bien que c’est une couverture, arrête de me tendre tes draps de lit sous le nez !

- Oh pardon ! Bref oui je suis gay mais Madame Ledoux m’excitait tellement avec sa barbe naissante et son gode-ceinture en plaqué-or ! Je n’ai pas pu résister !

- Mh, l’affaire se corse. As-tu eu vent d’autres aventures extra conjugales de madame Ledoux ?

- C’est bien simple, elle couche avec le premier venu !

- La garce ! Mon client sera vraiment déçu d’apprendre que sa femme est une trainée qui couche avec tous les hommes de Los Demonos !

- Non je veux dire, tu vois ce type là-bas, il s’appelle Lepremier-Venu et il a couché avec elle, après j’en sais pas plus ! Allez salut Pouic-Pouic, je dois te laisser j’attends George Michael !

Peu après après après, dans une nouvelle nouvelle ruelle sombre de Los Demonos.

-        C’est que ça commence à devenir lourd !

-        Désolé Pouic-Pouic mais il faut bien situer le lecteur ! Oh et puis ta gueule, t’es qu’un connard de pingouin d’abord !

Cela étant, Pouic-Pouic maltraite une vieille sonnette usée par le temps quand enfin un individu malingre et chétif vient lui ouvrir.

- Oui ? C’est pour la banque du sperme ?

- Calmez-vous fait Pouic-Pouic, je suis détective privé ! Rangez donc votre engin, que je puisse vous poser quelques questions…

- Vous êtes détective ? Quelle chance, j’aimerais vous confier une enquête ! Je peux vous régler en liquide ?

- Chaque chose en son temps, je travaille déjà sur une affaire ! Et pour l’amour des pingouins, rangez donc votre attirail, merde !

- Au temps pour moi. Je vous écoute, je dirais même je bois vos paroles !

- Voila : Youri m’a dit qu’un certain Lepremier-Venu avait couché avec madame Ledoux, confirmez vous ces dires ?

- Moi ? non ! Mais je vais demander à mes enfants ! Eh Jack ! Facial ! Vous avez déjà fait des cochoncetés avec une certaine madame Ledoux ?

- Bien sur ! répondirent en chœur les deux gamins. Au fait papa tu nous donnes un peu d’argent pour acheter des gourmandises ?

- Enfin les enfants, j’ai toujours des Kinder Pingui à la maison !

- J’en sais assez fit Pouic-Pouic, je vous laisse à vos activités familiales !

- Merci, d’ailleurs ma belle-mère arrive, ca va être le branle-bas-de combat ici ! Au revoir !

C’est sur cette réplique digne d’un Michel Audiard au top de sa forme que nous laissons pour un temps Pouic-Pouic à ses activités animalières.

Revenez bientôt pour la continuation de ses aventures (et porc) épiques !

A SUIVRE